TDAH : excuse ou compréhension ?

Vivre avec le trouble déficitaire de l’attention est un défi quotidien, comme la plupart des dysfonctionnements et maladies. Avant de savoir que j’avais le TDAH, plusieurs de mes comportements étaient inexpliqués. J’ignorais pourquoi j’étais incapable d’avoir une concentration soutenue lors de certaines conversations ou dans une réunion. Je me trouvais impolie d’avoir le regard fuyant, d’être dans la lune où absente comme si je n’étais pas intéressée par l’échange. Combien de fois mes amies me disent après un certain temps passé au téléphone : « Là, tu ne m’écoute plus, tu fais autre chose ! » et la majorité du temps, elles ont raison. Je tape au clavier, vérifie mes courriels, navigue sur Internet ou lit quelque chose.

Certaines explications m’ont été données dans le premier module de mon cours de coaching TDAH – Simply ADHD. J’y ai appris la mécanique de ce trouble et ses nombreux paradoxes dont voici un exemple. Mon cerveau est capable de rester attentif, mais généralement, ce n’est que pendant un très bref lapse de temps. Par contre, si je fais quelque chose qui me passionne, comme l’écriture, je parviens à demeurer concentrer un plus longtemps. Pourquoi ? Ma compréhension est que lorsque j’écris, mon cerveau a du plaisir à jouer avec les lettres, il est stimulé par les idées que je cherche à exprimer et par l’inventaire des mots dans lequel il doit puiser pour que ma créativité puisse émerger.

Mais savoir et comprendre est un couteau à double tranchant. Comme un enfant qui apprend, j’assimile des connaissances qui me permettent d’expliquer ce trouble que je partage avec tant de personnes. Cependant, mon vocabulaire est à parfaire car il arrive que ce que je tente d’exprimer soit perçu comme une excuse. Je ne dis pas que ce n’est jamais le cas. Chose certaine, je ne crois pas le faire consciemment.

Ce qui est le plus difficile c’est de me faire dire : « Oui, mais tout le monde est distrait ! Il arrive à tout le monde d’oublier une brassée de vêtement dans la sécheuse pendant plusieurs jours ! Moi aussi je dois tout écrire si je ne veux rien oublier ! La vie va vite et on a la tête pleine etc.» Je sais tout ça. Or, dans mon cas, c’est l’histoire de ma vie…d’oublier quelque chose quelque part, d’être distraite, d’avoir de la difficulté à terminer une tâche ou un projet, d’avoir tellement d’idées qui fourmillent que je ne sais plus où donner de la tête et devient complètement paralysée, etc.

Et parce que dans ma tête, tout va à la vitesse d’une voiture de F1 et que mon attention joue à saute-mouton, je ne peux aucunement me fier à ma mémoire. Elle me fait presque toujours défaut.  Ma mémoire de travail elle – ce qui permet au cerveau d’emmagasiner une quantité limitée d’informations (environ 5 éléments entre 6 et 14 ans) – fonctionne selon des schèmes différents. L’enfant, l’adolescent ou l’adulte TDAH doit recourir à diverses techniques pour retenir cette information et ce sera le sujet du prochain billet !

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